mardi 23 mars 2010

La vie ordinaire

J'ai été pro-active, pendant mon mois d'abstinence. C'est fou comment les gestes du quotidien peuvent m'épuiser parfois. Comment me prendre en charge me demande de l'effort.
J'ai trouvé un appart, grâce à Amélie, à Montréal. À 10 minutes de l'Université que je compte fréquenter.
J'ai aussi trouvé un programme qui m'intéresse. Pour de vrai.
Un nouveau bac. dont je suis certaine que je vais vouloir le terminer. Accomplir quelque chose jusqu'au bout, enfin.
Je l'espère.
J'ai fréquenté des garçons. Me suis faite niaiser. Ai résisté à l'envie de noyer mon écoeurement, ma colère.
Tout ça dans la sobriété. J'ai vu que je n'avais pas besoin de me cacher. Que j'étais parfaitement capable de faire face. Même si parfois, ça aurait été plus facile. Mais pas vraiment, au fond.
J'ai aussi baiser à jeun. Moi qui doutais de ma capacité à le faire. C'est vrai, il faut se réapproprier son corps. On se trouve un peu moins hot, parfois. Moins porno bitch qui te lèche le gland avec assurance, en te regardant droit dans les yeux. On a un peu plus conscience des gestes maladroits.
Mais on jouit plus, aussi.
Tellement plus.
J'ai passé des moments amusants, rigolos, rassurants. Je suis en voie de me retrouver, dans la vie ordinaire.
Je suis encore en démarche, avec le CLSC, entre autre. Pour aller chercher de l'aide. Comme l'a dit mon médecin et l'intervenante que j'ai rencontré, il y a une raison derriere tout cet heavy drinking.
Non, je ne suis pas allée me défoncer la tronche. Ce fantasme m'aidait à tenir, allez savoir pourquoi.
Pourtant, je ne l'accomplirai pas.
Je suis sortie, quand ça a fait un mois. J'ai pris une bière, et un Rave. Et j'ai dansé, j'ai eu du plaisir.
Le sentiment d'avoir réussi, d'avoir affronté mon démon, de l'avoir nargué, et d'avoir remporté cette manche, ce feeling de rentrer chez moi parfaitement sobre, c'était génial.
Et puis il y a eu cette soirée, avec ce garçon, et les deux bouteilles de vin. Qu'on a bu en douceur, tout de même. Ne pas perdre le contrôle, c'est important. Même si plusieurs pensent que des gens comme moi ne peuvent pas avoir le contrôle.
J'ai envie de papillons avec ce garçon!
Dormir collés comme ça, ça ne se peut juste pas. Avoir autant de point en commun. Etre bien, le dire.
Je n'aurais pas du coucher avec lui.
C'est bien évident que je n'aurai plus de nouvelles.
Pourtant, j'ai pris mon temps, je me suis vraiment efforcée. On s'est vu quelques fois, avant de passer à la chambre, une amélioration pour moi!
Combien on gage que je deviens a) la fuck friend b) la fille non-rappelée?
C'est ça, ma vie ordinaire.

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