lundi 22 février 2010

Le Carême

Bon, je ne fais pas vraiment le Carême. Mais certains ont comparé ma démarche avec la traversée du désert. Et ça y ressemble beaucoup.
Je vous raconte ma soirée de mercredi. Un souper sympa avec des copinettes. Nous avons fait nos propres sushis. Miam! Et nous avons arrosé le tout de quelques bouteilles de rosée.
Ensuite, nous sommes sortis dans un club près de chez moi, ou j'ai toutes mes habitudes. Ou je connais tout le monde. Ou j'dois avoir passé presque tout le staff.
Et puis... il doit etre autour de minuit. Et à partir de la, c'est...
Flash: je text plein de monde parce que je veux me faire baiser. Je ne prends conscience de cela que le lendemain, en relisant les textos envoyés et reçus.
Flash: Je vomis mes sushis. Je ne sais pas trop ou je suis. Je sais juste que j'ai vomi.
Flash: Je conduis mon char. Je crois qu'il y a quelqu'un avec moi. Je ne suis pas certaine.
Flash: Je suis nue pied dans la neige, sur le perron d'un des barman du club. Je sais pas trop ce que je fais la.
Flash: Je danse dans le salon. Je crois aussi que je mange quelque chose. Je ne suis pas certaine.
Flash: Je me fais baiser par le barman. Je crois que la porte de chambre est ouverte et qu'on se fait voir. Je crois aussi qu'il y a un autre gars avec nous. Je sais que je ne veux pas coucher avec les deux gars. Est-ce que le deuxieme gars m'est passé dessus? Je ne le sais pas.
Flash: Je me réveille en sursaut. Deux personnes quittent l'appart. Je suis seule, presque nue, dans un lit. Je me rhabille en vitesse, il y a de mes vêtements partout dans l'appart. Je ne trouverai jamais mon t-shirt. Le barman dort sur le bois dur du salon. L'autre gars est torse nu sur le divan. Je criss mon camp. Je prends mon char, je trouve qu'il fait un bruit bizarre. Je retourne chez moi ou je me rendors pour quelques heures. Je n'ai aucune idée, à ce jour, d'ou le barman habite.
Dernier flash, en partant travailler: J'ai smashé mon char la veille, en conduisant. Je n'ai aucune idée de ce que j'ai heurté, mais mon aile avant droite est salement amochée. La, j'ai peur. J'ai honte.

Je constate donc que j'ai un problème avec l'alcool. Depuis quelques mois, l'idée se faisait dans ma tête. Mais là, j'ai peur. J'aurais pu tuer quelqu'un et ne jamais n'avoir conscience. Mes trous de mémoire sont de pires en pires. Je me dégoute, je me sens sale.

J'ai donc décidé d'arreter de boire. Je me sers de l'alcool comme d'une béquille depuis trop longtemps. Je me sens aimée parce que je suis la party animal... mais j'ai de moins en moins de fun. Et je n'ai pas vraiment le respect de ces gens qui aiment tant faire la fête avec moi. Il y a un paquet de situations que je ne suis pas capable d'affronter si je n'ai pas un verre dans le nez. J'ai même de la difficulté à baiser si je suis trop consciente de mes gestes.

L'alcool a gaché trop de parties de ma vie. Je ne crois pas arrêter définitivement. Je me suis fixée comme premier objectif de tenir un mois. Je suis abstinente depuis 4 jours et je trouve cela terriblement difficile. Je vais aller chercher de l'aide, je crois. Et faire face aux situations que je n'aime pas, comme peut-être avoir une date avec un gars, sans boire, sans être feeling, sans tenter de m'enlever mes inhibitions.

Osti que je me trouve plate! Je suis sortie ce soir voir un show d'humour dans ce même bar... Boire du café et du jus, criss que c'est dull! Pis fuck, l'humoriste n'était même pas drôle! Mais il y a des moments dans la vie ou l'on doit se faire face, enlever ses lunettes de fumée et voir la vie telle qu'elle l'est.

Reste plus qu'à souhaiter que dans un mois, je résiste à en virer toute une!

12 commentaires:

jbailehden a dit…

Je n'ai jamais ete aussi content pour toi. Je n'ai cessé de te dire que tu es une inspiration pour moi. La tu décides de prendre tes choses en mains et il suffit d'aller une étape à la fois. Il ne faut pas oublier que 4 jours clean c'est un début. Déjà vouloir c'est faire plus de la moitié du chemin. Tu es capable. Si jamais tu as besoin de mon aide tu sais ou me trouver. xx

Pierre-Marc Drouin a dit…

Premièrement: j'ai baisé sur la brosse pendant un an. Quans j'ai commencé à boire beaucoup moins (depuis novembre environ), je me suis rendu compte que le sexe est mille fois meilleur à jeûn. Imagine tous tes récents trips de cul et dis-toi qu'ils ne vaudront rien par rapport à ta prochaine baise à jeûn. C'est la première qui est la plus difficile car tout à coup, on est gêné, on prend conscience de notre corps dans l'espace. Mais crisse, tu sens tout mille fois plus.

Deuxièmement, baiser avec beaucoup de monde et parfois ne pas se souvenir de tout, à la rigueur, c'est libre à toi (je fais la même chose). Mais vomir deux trois fois, ne se souvenir de rien, faire des trucs absolument contre ton gré, passé proche de tuer quelqu'un, c'est carrément imbécile. Dans mon esprit, y'a des salauds et des imbéciles. Et si tu veux revenir du côté salaud, c'est en effet très payant de lâcher la bouteille.

Et si je peux me permettre, c'est tellement criant que tu veux être aimée et appréciée du plus grand nombre de personnes que possible, que t'es hyper-sensible, que tu nies plein de choses ancrée au fond de toi simplement pour une question d'image. Mais si tu crois en effet que tu n'a mêmes plus de fun, eh bien tu devrais t'en crisser, d'avoir l'air "plate", comme tu dis. Parce que là, t'as peut-être fait ton temps. C'est peut-être fini, l'époque où tu aimais te savoir Party Animal. T'es peut-être pas tout à fait ça.

Gribouillis a dit…

Luc Pierre: entierement d'accord avec toi en fait. Ton commentaire est dur, mais juste. C'est vrai que j'ai beaucoup ''d'issues'' que j'ai pas réglé, et que l'alcool me servait de béquille. C'est vrai que mon comportement est juste imbécile. Tu n'as jamais vu une fille avoir peur et avoir honte de même, crois-moi. Des fois, j'me dis que je suis une espèce de bombe à retardement, que je ne sais juste pas quand je vais exploser. Que je suis dangereuse pour moi et les autres.
Mais je vais régler ça. Avant d'exploser et de tout détruire autour de moi.

RickyP a dit…

Bon courage à toi, c'est un grand pas pour ta santé, même si le chemin sera long et difficile à quelques occassions, tu es une battante et va gagner ce combat.

Comme te l'a si bien mentionné Luc Pierre, tu vas en resentir positivement la différence dans toute circonstance de ta vie.

Santé Gribouillis

jbailehden a dit…

T'iras voir le petit blog que j'ai fait pour toi !

Tite fille a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Tite fille a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Tite fille a dit…

J t'envoie mon commentaire par e-mail ce soir à place...

Tite fille a dit…

Ah pis fuck off! Après avoir lue plusieurs de tes textes, j'le met mon commentaire, je m'assume et j'imagine que je ne suis pas la seule à penser tout ça... J'te trouves courageuse d'écrire tout haut ce que beaucoup de monde penses tout bas. Ce que moi je penses tout bas...

Je viens de lire celui-là et j'ai TELLEMENT l'impression que c'est moi qui l'a écris!!! Sérieusement c'est à quelques détails près. Je suis quand même chanceuse dans ma malchance puisque moi, j'ai pogné tellement de tickets que je n'ai plus de permis donc je ne peux pas prendre d'auto en boisson. Heureusement!!

J'ai aussi la chance d'être assez tolérante à l'alcool (à ma façon) donc je suis TRÈS rarement malade. Mais les trous de mémoires, ça je connais! Pire encore, moi souvent, je n'avais même pas de flash le lendemain... Je devais remplir les trous par les commentaires ou explications des gens qui étaient là. Demander aux gens comment je m'étais rendue chez nous. (Quand j'avais le guts d'avouer que je me souvenais je rien) Et générallement, je n'aimais pas du tout ce que j'entendais... Dupuis quelques temps, je n'ai pas arrêté de boire complètement, mais mettons que je modère en crisse! Résultat: effectivement moi aussi je baise pas mal moins, peut-être parce que j'ai pas mal moins confiance en moi à jeûn... Et le téléphone sonne pas mal moins. Mais c'que Luc a dit c'est vrai: on veux tellement juste être aimée, et c'est tellement dur de se l'avouer. On préfère mettre ça sur le dos qu'on est des ''party animals'' et qu'on veux juste avoir du fun. Je relisais ce qu'il à écrit dans le dernier paragraphe et ça fait comme mal de le lire... Mais bon il faut s'assumer et se rendre compte que nous ne sommes pas bien là dedans et faire tout ce qu'on peux pour changer ça... On peux pas laisser le monde nous juger. De toute façon, personne nous comprends vraiment (je me permet d'utiliser le ''nous'' car je trouves tellement qu'on se ressemble!)

Desfois j'ai envie de me créer un autre blog justement pour pouvoir exprimer tout ça. Je me suis affichée sur le mien depuis trop longtemps maintenant et là je dois me censurer... Mais là que j'ai trouvée le tiens, on dirait que tu écris pour moi...

Bonne chance et écris-moi si ya d'quoi, j'te comprends vraiment...

volage a dit…

C'est de faire preuve de beaucoup d'humilité d'écrire tout cela ici et ne serait-ce que pour cela je te lève mon chapeau. Sincèrement. Je ne peux pas juger pour le reste mais pour cela il y a de quoi être fière.

MSC a dit…

@Griboullis: La vie t'as donné la beauté et l'intelligence. Bottes-toi le cul pour t'en servir comme il le faut et avancer vers tes buts dans la vie.

Au moins t'es consciente du problème... La première étape est passé. Maintenant, le gros du travail reste à venir, c'est-à-dire affronter ses démons et ne pas reflancher.

Pense à ta santé un peu, t'en as qu'une seule.

Gribouillis a dit…

@RickyP: Merci! En effet, il ressort beaucoup de positif de cette expérience. :-)
@Tite Fille: Merci d'avoir partagé ça avec moi. Ca fait toujours du bien de voir qu'on est pas les seules dans notre situation.
Je crois que le fait qu'on soit très tolérante à l'alcool ne nous aide pas vraiment. Moi non plus, je ne suis jamais malade. Je l'ai été cette fois la, parce que clairement, j'avais atteint les limites de mon corps. Mais normalement, en ayant pas de limite, pas de fond, ça fait qu'on a pas ce signal d'alarme dans notre tete qui nous dit qu'on devrait probablement arreter de boire. Et ca nous cause tous les ennuis possibles ensuite.
Les trous de mémoires, selon le site des A.A. sont typiques aux gens qui ont un problème de boisson. Je me suis vraiment reconnue dans ce que tu écris. je déteste faire le ''walk of shame'' comme j'appelle cela: m'excuser à tous ceux que j'ai dérangé, questionner ceux qui m'accompagnaient pour combler les trous, être gênée de recroiser ceux à qui j'ai fait un show ou avec qui je suis partie baiser. Dans mon cas du moins, c'est clairement relié à un problème d'estime de moi, et oui, ça fait mal à admettre, mais en même temps, c'est un pas en avant. Je commence à en découvrir les causes, et j'espère grandir au travers de ça. Et en effet, on ne peut pas laisser le monde nous juger. Je dis toujours que j'assume tout ce que je fais. Mais je suis revenue vivre dans ma ville natale, c'est une petite ville et les gens sont tous reliés ici. Si je commence à moins assumer ce que je fais et à avoir peur du jugement, il est temps que je change.
Je te comprends pour la censure. C'est pourquoi j'ai changé de blogues si souvent. Mais si ca peut te faire du bien, crées-en un nouveau. Ou tu es toujours la bienvenue à partager tes expériences ici. :-)
@Volage: Merci. Et tu peux juger pour le reste. Je le fais moi ;-)
@Hispong: Un revenant! :-) Merci, c'est le genre de commentaire qui me font du bien et qui m'aide beaucoup.